YOUN SUN NAH QUARTET

Théâtre du Chatelet
1 Place du Châtelet
75001 Paris
01 40 28 28 40

Spectacle en tournée
Le 27 mars à Noisy le Sec
Le 28 mars à Deauville
Le 30 mars à Rennes

 

Youn Sun Nah quartet loupe

 

Il y a deux ans, Youn Sun Nah venait faire sa première grande scène parisienne au même Théâtre du Châtelet après le fabuleux succès rencontré par son album « Lento », meilleure vente des albums jazz en France en 2013. Entourée d'Ulf Wakenius, guitariste suédois et compagnon de route depuis 2009, de Vincent Peirani l’accordéoniste aux pieds nus, et de Simon Tailleu à la contrebasse, Youn Sun Nah a livré ce mardi 24 mars un concert proche de la perfection.

Il faut dire que sa proximité avec la France est grande : née à Séoul en 1969 d’un père chef de chœur et d’une mère actrice de comédies musicales, Youn Sun Nah est en effet venue faire ses études de jazz au CIM de Paris en 1995, mais aussi compléter sa formation déjà solide à l’Institut National de Beauvais et au conservatoire Nadia et Lili Boulanger. Très vite remarquée, c’est l’album « Same Girl » en 2009 qui lui apportera la consécration de la critique (Disque d’or et Prix du Jazz Vocal de l’Académie du Jazz en France, Korean Music Award ou encore Echo Award en Allemagne) et du public.

Avec ses trois acolytes, Youn Sun Nah se produit dans le monde entier : près de deux ans et demi de tournée et plus de 250 dates dans les festivals les plus prestigieux. Et depuis la sortie de l’album « Lento » accompagné d’une nouvelle tournée internationale, Youn Sun Nah a reçu plusieurs récompenses parmi lesquelles le Prix Culturel France-Corée 2013.

Que l’on soit un aficionados du jazz ou pas n’y changera pas grand chose : la voix de Youn Sun Nah et le choix de ses univers nous placent tout simplement devant une très grande chanteuse. On passe du standard de Nat King Cole à la chanson traditionnelle suédoise, ou du très précis et vif « Momento magico » à la performance en solo avec la voix enregistrée par un looper (enregistreur numérique de boucles). Sa formation initiale plurielle de la voix, lyrique, gospel et jazz, lui permet d’en explorer toutes les facettes avec cette impression de folie parfois allant jusqu’au bruitage du vent par tout le quartet (« Mistral »). Mais on ressent surtout cette grande précision mis au service de son âme et de sa poésie. On peut penser à ces quelques vers de Baudelaire parlant de la musique :

Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l’immense gouffre
Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !

Voilà donc un concert dont je pourrai dire que j’y étais avec en souvenir beaucoup de belles sonorités en tête grâce à la cohésion et la complémentarité de ce quartet. La petite touche d’émotion supplémentaire nous a été donnée à la fin du concert quand Youn Sun Nah à annoncé la présence de ses parents dans la salle venus tout spécialement de Corée. Sa voix parlée, déjà très enfantine et timide, s’est alors presque éteinte...

Merci madame pour tout cela et le reste à venir.

Jean-Michel Beugnet

 

Ulf Wakenius (guitare) - Vincent Peirani (accordéon) - Simon Tailleu (contrebasse)

 

Mis en ligne le 25 mars 2015

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